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Janvier

Janvier, le soleil avait eu la nausée devant les espoirs engloutis par la rosée.
Janvier, la nuit miaulait, minaudait, au milieu des étoiles dans l’horizon violet.
Quand au petit matin les cernes de jadis apparurent sur le visage des souvenirs,
Quand des veines ouvertes de l’harpiste coulèrent les devenirs,
Les bonheurs passés devinrent une fatigue,
Et en ce matin d’hiver l’on retrouva le cadavre des enchanteurs au pied de la digue.

Alors file tandis que l’emprise des sens hurle au large !
Laissons l’empire et ses vents tourner les pages
De cette histoire ensevelie sous le vol des goélands
Qui emportent dans leur bec les points de suspension déposés par tes amants.

Regarde ! Dans le sillage de leurs ailes bat le pouls de nos errements,
Leur ballet transforme en soupir la flamme du prétendant,
Et autour de nous dansent les animaux savants.

Ècoute le caquètement des timbales !
Écoute le son froid des cymbales qui couvre celui des portes qui claquent !
Que proclamait déjà la diseuse de bonne aventure ?
Et rappelle-moi qui avait été écrire ton prénom sur les devantures ?
Es-tu sûre d’avoir entendu les feuilles froissées dévaler les heures ?
Tends l’oreille ! Le bruissement des ratures de la plume parle à nos peaux qui s’effleurent.
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    Les débris au fond du lit

    Il a besoin d’une âme qui brûle de désir, Qui demande que l’on fasse jouir son empire, De courbes qui rendent muets, qui effacent les dires, D’une peau sur lesquelles ses dernières phalanges viendront périr. Et puis il y a ce soleil qui une…