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Le Ciel

J'aime le ciel lorsqu'il est changeant parce qu'il te rappelle mes yeux,
Ceux dont tes paroles transformaient mon regard gris en bleu.

J'aime le ciel qui clignote et la pluie qui tombe sur les trottoirs calleux,
Un gyrophare dans mon iris passant les menottes aux mains baladeuses des orgueilleux.

J'aime ce plafond de lumière qui vire au noir et plante son pieux,
Au centre de ma pupille qui se dilate autour d'un bleu camaïeu.

J'aime le ciel lorsqu'il est changeant parce que j'y cherche tes yeux,
Que j'imagine bandés par les nuages qui effleurent mon cœur chatouilleux.

J'aime le ciel qui bouge et les nouvelles lunes aux fesses marquées de nos contentieux,
Ces nuits sans-culottes, leurs révélations furieuses et une petite révolution dans tes yeux.

J'aime le ciel qui se noie dans la mer du nord à midi moins deux,
Que je regarde depuis la grève avec la marque de tes dents sur mon torse anxieux.

Et j'aime même le ciel lorsqu'il a la peau d'un blanc crayeux,
Avec le même horizon que ce dos sur lequel tu me faisais écrire "croque-le monsieur".

Voilà pourquoi j'aime le ciel changeant vu depuis la terre apatride de nos aïeux,
Parce qu'il parle pour nous deux devenus des séditieux,
Parce qu'il dit l'évidence sans nous crever les yeux,
Parce que même dos-à-dos, il continue de nous faire voir en face nos regards malicieux.
  • Les falaises

    Des créatures s'affichent sur mon écran,Des aventures s'effondrent sur leur séant,Des postillons s'envolent vers l'océan,Les falaises ne s'écroulent jamais à temps.

    Fuir

    Les petits empires, faits pour s'enfuir sans sourireOnt la grandeur de se foutre de l'avenir,Et ne prétendent à rien, si ce n'est enlever la laisse du chien,Et n'entendent point, sauf le cri du lendemain.